Cette
conception du bonheur peut paraître réductrice.
Notre
bonheur dépend-t-il uniquement de la raison ?
Ethique
à Nicomaque, Aristote :
Thèse :
on ne peut pas considérer le bonheur sans plaisir. Le plaisir est une sensation
agréable qui s’oppose à la douleur. Ici Aristote insiste sur le fait que la
sensation de plaisir est absolument indispensable au bonheur. Il accorde de
l’importance à ce qui est de l’ordre de la sensibilité.
Pour
Aristote le bonheur est une activité, c’est à dire la réalisation d’une
disposition ou de toutes les dispositions qui sont présentes chez l’Homme en
puissance, c’est à dire à l’état de possibilité. Le bonheur est une activité
qui va permettre à l’Homme de pleinement développer ses facultés. Le bonheur
permet à l’Homme de réaliser ce qu’il est en puissance ; c’est une
activité.
Ce
qui est souhaitable est désirable ; le bonheur est lié au désir. Pour lui
le plaisir ne doit pas être dissocié du bonheur, contrairement à ce que disait
les stoïciens.
Ce
qui est parfait c’est ce qui ne manque de rien, ce qui est pleinement accompli.
Le bonheur ne peut manquer de rien, même pas de plaisir, sinon la vie heureuse
ne serait pas accomplie mais contrariée.
« Aussi
l’Homme heureux a-t-il besoin que les biens corporels, les biens extérieurs et
ceux de la fortune se trouvent réalisés pour lui sans difficulté. » Le
bonheur fait intervenir des éléments qui ne dépendent pas de nous et c’est sans
doute la raison pour laquelle les philosophes se méfient de cette notion,
puisqu’il ne dépend pas entièrement de notre raison et de notre volonté d’être
heureux.
Est-ce
que le bonheur concerne seulement l’individu ? Est-ce que le bonheur de
l’individu peut-être dissocié du bien commun ?
III.
Le bonheur, un idéal de l’imagination.
La
liberté, la justice, sont des idéaux de la raison. Le bonheur est un idéal de
l’imagination. L’imagination c’est la faculté de se représenter quelque chose
en l’absence de cette chose => de l’ordre de la sensibilité. Le bonheur ne
peut-être partagé que dans une certaine mesure.
1789 :
le bonheur est une idée jeune ; dans les régimes politiques antérieurs on
ne peut pas affirmer que le bonheur de tous était le but poursuivi.
La
société moderne semble se donner comme objectif la poursuite du bonheur. Le
développement des sciences et des techniques permet un progrès dans la
réalisation des désirs. Mais le bonheur peut-il relever d’une décision
politique ?
On
pourrait penser que l’accomplissement personnel de l’individu n’est pas
possible s’il ne s’accompagne pas d’un accomplissement collectif. Les
utilitaristes pensent que la recherche du bonheur constitue le fondement du
lien social.
Est-ce
que c’est à l’État de s’occuper du bien privé et du bonheur de
l’individu ? Le bien commun qui est le but de l’État st-il vraiment le
bonheur ? Le rôle de l’État c’est de garantir la paix, les droits des
individus vivant en sociétés et leurs libertés. Il le fait en énonçant des
lois. La loi c’est une règle impérative énoncé par une autorité et qui
s’applique à tous. Elle vaut pour l’ensemble de la société.
Un
État qui prétendrait accorder à ses sujets un droit au bonheur, et qui
prétendrait favoriser le bonheur des individus, aboutirait paradoxalement à une
négation de la liberté des individus. Le bonheur selon Kant ne peut faire
l’objet d’une décision politique. Il relève de chaque individu qui librement
décide de le poursuivre comme il l’entend. La seule chose que peut faire
l’État, c’est d’empêcher que la recherche du bonheur des uns, nuise à la
liberté des autres. L’État ne peut pas être comparé à une famille. Sont rôle
n’est pas seulement d’assurer la subsistance des membres de la société. Il ne
peut pas être non plus de favoriser leur bonheur. Dans une famille les enfants
restent passifs par rapport à l’autorité du chef de famille et ils sont soumis
à son jugement, ils ne jugent pas par eux-mêmes. Ils ne décident pas par
eux-mêmes ce que doit-être leur bonheur. Dans une société, pour Kant, le rôle
de l’État est à l’inverse, de garantir les droits et les libertés des
individus. Chacun doit pouvoir décider librement par lui-même ce qui convient à
son bonheur.
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