mardi 10 juin 2014

Philo : Notre bonheur dépend-t-il uniquement de la raison ?

Cette conception du bonheur peut paraître réductrice.
Notre bonheur dépend-t-il uniquement de la raison ? 

Ethique à Nicomaque, Aristote :

Thèse : on ne peut pas considérer le bonheur sans plaisir. Le plaisir est une sensation agréable qui s’oppose à la douleur. Ici Aristote insiste sur le fait que la sensation de plaisir est absolument indispensable au bonheur. Il accorde de l’importance à ce qui est de l’ordre de la sensibilité.
Pour Aristote le bonheur est une activité, c’est à dire la réalisation d’une disposition ou de toutes les dispositions qui sont présentes chez l’Homme en puissance, c’est à dire à l’état de possibilité. Le bonheur est une activité qui va permettre à l’Homme de pleinement développer ses facultés. Le bonheur permet à l’Homme de réaliser ce qu’il est en puissance ; c’est une activité.
Ce qui est souhaitable est désirable ; le bonheur est lié au désir. Pour lui le plaisir ne doit pas être dissocié du bonheur, contrairement à ce que disait les stoïciens.
Ce qui est parfait c’est ce qui ne manque de rien, ce qui est pleinement accompli. Le bonheur ne peut manquer de rien, même pas de plaisir, sinon la vie heureuse ne serait pas accomplie mais contrariée.
« Aussi l’Homme heureux a-t-il besoin que les biens corporels, les biens extérieurs et ceux de la fortune se trouvent réalisés pour lui sans difficulté. » Le bonheur fait intervenir des éléments qui ne dépendent pas de nous et c’est sans doute la raison pour laquelle les philosophes se méfient de cette notion, puisqu’il ne dépend pas entièrement de notre raison et de notre volonté d’être heureux.
Est-ce que le bonheur concerne seulement l’individu ? Est-ce que le bonheur de l’individu peut-être dissocié du bien commun ?

III. Le bonheur, un idéal de l’imagination.

La liberté, la justice, sont des idéaux de la raison. Le bonheur est un idéal de l’imagination. L’imagination c’est la faculté de se représenter quelque chose en l’absence de cette chose => de l’ordre de la sensibilité. Le bonheur ne peut-être partagé que dans une certaine mesure.
1789 : le bonheur est une idée jeune ; dans les régimes politiques antérieurs on ne peut pas affirmer que le bonheur de tous était le but poursuivi.
La société moderne semble se donner comme objectif la poursuite du bonheur. Le développement des sciences et des techniques permet un progrès dans la réalisation des désirs. Mais le bonheur peut-il relever d’une décision politique ? 
On pourrait penser que l’accomplissement personnel de l’individu n’est pas possible s’il ne s’accompagne pas d’un accomplissement collectif. Les utilitaristes pensent que la recherche du bonheur constitue le fondement du lien social.
Est-ce que c’est à l’État de s’occuper du bien privé et du bonheur de l’individu ? Le bien commun qui est le but de l’État st-il vraiment le bonheur ? Le rôle de l’État c’est de garantir la paix, les droits des individus vivant en sociétés et leurs libertés. Il le fait en énonçant des lois. La loi c’est une règle impérative énoncé par une autorité et qui s’applique à tous. Elle vaut pour l’ensemble de la société.



Un État qui prétendrait accorder à ses sujets un droit au bonheur, et qui prétendrait favoriser le bonheur des individus, aboutirait paradoxalement à une négation de la liberté des individus. Le bonheur selon Kant ne peut faire l’objet d’une décision politique. Il relève de chaque individu qui librement décide de le poursuivre comme il l’entend. La seule chose que peut faire l’État, c’est d’empêcher que la recherche du bonheur des uns, nuise à la liberté des autres. L’État ne peut pas être comparé à une famille. Sont rôle n’est pas seulement d’assurer la subsistance des membres de la société. Il ne peut pas être non plus de favoriser leur bonheur. Dans une famille les enfants restent passifs par rapport à l’autorité du chef de famille et ils sont soumis à son jugement, ils ne jugent pas par eux-mêmes. Ils ne décident pas par eux-mêmes ce que doit-être leur bonheur. Dans une société, pour Kant, le rôle de l’État est à l’inverse, de garantir les droits et les libertés des individus. Chacun doit pouvoir décider librement par lui-même ce qui convient à son bonheur.

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