Chapitre 9/ Marché du travail et chômage
Introduction :
-
Comment s’articule marché du travail et gestion
de l’emploi ? (I)
-
Quelles politiques pour l’emploi ? (II)
Comment
se déterminent les salaires ? Quelles sont les causes du chômage ?
I. Comment
se déterminent les salaires ?
Pourquoi
les salaires ont-ils le niveau qu’ils ont ? Dans quelles circonstances le
salaire moyen augmente-t-il ou diminue-t-il ?
Le
travail comme d’autres marchandises, s’achète et se vend. Le salaire c’est le
prix du travail ; se prix comme n’importe quel prix, varie selon les
mécanismes du marché du travail.
A.
Les salaires dépendent de l’offre et de la demande sur le marché du travail.
Le
premier déterminant des salaires, c’est le rapport entre l’offre et la demande
sur le marché du travail.
1)
Offre et demande de travail :
- L’offre de travail c’est le nombre
total de travailleurs qui sont près à vendre leur travail. Sur le marché du
travail ce sont les travailleurs qui offre leur travail (offre de poste de
travail = achat de travail sur le marché).
- La demande de travail c’est le nombre
total de travailleurs dont les entreprises sont prête à acheter le travail.
Le
marché du travail c’est le lieu où se rencontrent et où s’ajustent l’offre et
la demande de travail. Le prix du travail est le salaire/ le taux de salaire.
ð
Si O<D : difficulté de
recrutement ; en Chine la demande de travail est plus élevée que l’offre
de travail. Cela pousse le prix du travail (W) à la hausse, pour attirer les
travailleurs.
ð
Si O>D : Cela pousse le W à la baisse.
ð
Si O=D : le W est stable.
On
raisonne ici en taux de salaire réel = compte tenu de l’inflation ;
contraire : taux de salaire nominal.
Quels
sont les déterminants de la demande de travail ? Qu’est-ce qui peut faire
augmenter la demande de travail ?
Si
la demande de biens et de service augmente, il y aura besoin de plus de
travailleurs.
En
situation de pénurie de main-d’œuvre les entreprises sont en concurrence et les
prix augmentent. Une baisse du prix du travail augmente la demande de travail
(néoclassiques) ; mais si le prix du travail baisse => baisse pouvoir
d’achat => baisse production => baisse de la demande de travail
(keynésiens).
L’âge
de la retraite à aussi une importance.
Quand
les salaires s’élèvent, l’offre de travail tant à augmenter. Ex : femme
isolée qui décide de travailler. Le taux d’emploi des femmes est sensible aux
variations de salaire.
2)
Le modèle néoclassique du marché du travail :
Modèle,
on parle d’une représentation mathématique du marché du travail.
Lorsqu’il
s’agit d’embaucher, les entreprises procèdent à une comparaison. Les
entreprises rationnelles cherchent à maximiser leur profits : elles
comparent ce que coûte un travailleur supplémentaire à ce qu’il va rapporter.
Ce que coûte le travailleur à l’entreprise c’est le salaire ; ce qu’il
rapporte c’est ce qu’il produit. Les entreprises n’embauchent que si la
productivité est supérieure au salaire.
Plus
le prix du travail est élevé plus l’offre de travail est importante. Le
travailleur rationnel compare ce que lui rapport le L à ce qu’il lui coûte le
fait de renoncer au loisir.
Les
individus choisissent entre l’emploi et l’inactivité.
Il
existe un point ou l’offre et la demande se rejoigne : c’est le point d’équilibre
du marché du travail.
Il
existe un certain salaire d’équilibre qui est égal à la demande de L.
3.
Un marché imparfait :
a.
Les hypothèses du modèle néoclassique :
-
L’hypothèse de la transparence : pour que
le marché du travail fonctionne comme les néoclassiques le décrivent il faut
que les pourvoyeurs économiques le décrivent tels que ses caractéristiques sont
réellement.
-
La condition d’homogénéité : pour que le
marché du travail fonctionne comme les néoclassiques le décrivent il faut que
la marchandise échangé soit la même pour tous les acteurs du territoire
considéré ; homogénéité du facteur travail.
-
L’atomicité : pour que le marché du travail
fonctionne comme les néoclassiques le décrivent il ne faut qu’aucun acteur de
se marché ne soit capable d’imposer à lui seul les prix. Pas de price-maker,
mais des price-taker.
-
La libre-entrée : pour que le marché du
travail fonctionne comme les néoclassiques le décrivent il ne faut aucun
obstacle à l’entrée de nouveaux offreurs ou demandeurs de travail, sinon les
quantités offertes et demandé de L vont mal s’ajuster.
En
réalité ces hypothèses ne sont pas totalement respectées ; le marché du
travail est un marché imparfait. Pour en comprendre le fonctionnement réel il
va falloir relâcher les hypothèses du modèle néoclassique.
b.
Les asymétries d’information :
L’hypothèse
de transparence n’est pas vérifiée sur le marché du travail ; il existe
des asymétries d’information. En général on peut trouver des asymétries
d’information sur tout les marchés : il s’agit d’une situation où les
agents économiques, offreurs et demandeurs sur un même marché, ne disposent pas
tous des mêmes informations. Cela fausse la négociation et le tâtonnement vers
le point d’équilibre. Les employeurs ne disposent pas en réalité d’une
information décisive ; ils ne savent rien au fond de la productivité du
travail. Ils n’ont pas d’information transparente sur la productivité du
travailleur qu’ils sont susceptibles d’embaucher. En réalité les employeurs
ignorent les capacités et la productivité réelle des travailleurs. L’employeur
n’a pas non plus de garantie sur la pleine utilisation productive du
travailleur.
Les
employeurs face à cela peuvent délibérément proposer des salaires plus élevés
que le salaire d’équilibre pour inciter leurs salariés à être productifs. C’est
un salaire d’efficience.
c.
La segmentation du marché du travail :
Le même
emploi peut être rémunéré à des salaires différents. Les salaires sont plus
élevés dans les grandes entreprises. Si il n’y a pas d’homogénéité du travail
c’est parce que le marché du travail est segmenté. Il y a un marché primaire du
travail et un marché secondaire.
MARCHÉ
PRIMAIRE : Stable, CDI, bonnes conditions de travail, fixation du salaire
négociée avec les syndicats, avancement selon des mécanismes d’ancienneté,
hommes de plus de 30 ans surreprésentés, grandes entreprises.
MARCHÉ
SECONDAIRE : Précaire, emplois temporaires, pénibles, fixation du salaire
selon la loi de l’offre et de la demande, avancement rares, femmes et jeunes
surreprésentés, petites entreprises.
Le
salaire réel est déterminé par la rencontre d’une offre et d’une demande de travail
sur un marché spécifique. Le modèle néoclassique du marché du travail décrit le
mécanisme du marché du travail. Ce mécanisme d’ajustement de l’offre et de la
demande ne fonctionne qu’à certaines conditions qui ne sont pas toujours
vérifiées ; ce qui rend nécessaire d’ajuster le modèle de base. Nous avons
relâché les hypothèses et nous avons vu que des asymétries d’information
peuvent amener les employeurs à acheter le travail à un prix plus élevé, c’est
le salaire d’efficience. L’hétérogénéité fait varier la rémunération sur chacun
des différents segments du marché du travail.
B.
Les salaires dépendent d’autres facteurs.
1.
Négociations collectives :
Ces
négociations collectives ont lieues à l’occasion d’un conflit du travail, mais
aussi de manière instituée.
-
les
conflits : les salaires dépendent des capacité de mobilisation des
travailleurs. On a énoncé l’idée que le salaire était en moyenne plus élevé
dans les grandes entreprises car ce sont dans les grandes entreprises qu’on
trouve le taux de syndicalisation le plus élevés, donc les grèves les plus
nombreuses et les négociations salariales les plus fréquentes.
-
Les
négociations instituées : les salaires dépendent également des
conventions collectives. Une convention collective c’est un accord entre
représentant des travailleurs et organisation patronale. Il y a trois types de
conventions collectives selon l’échelle à laquelle elles sont négociées. À
l’échelle de l’entreprise ; à l’échelle de la branche ; à l’échelle
nationale.
Ces
conventions collectives ne concernent pas que les salaires.
2.
L’intervention de l’État :
En
France et dans d’autres pays, l’État a instauré un salaire minimum : le
SMIC. Le montant est fixé par l’État mais il est versé par les entreprises. Le
SMIC c’est une interdiction : ne pas payer en dessous d’un seuil. C’est un
salaire horaire.
L’État
détermine les salaires net, puisque c’est lui qui fixe le montant des
cotisations sociales.
C’est
L’État qui fixe le cadre des négociations collectives et c’est lui qui les a
rendu obligatoires.
II.
Quelles sont les causes du chômage ?
Il y
a plusieurs causes et plusieurs formes de chômage. Plusieurs tentatives sont
mises en place pour combattre le chômage : c’est la politique pour
l’emploi.
Les
chômeurs sont des actifs sans emploi.
Taux
de chômage = nombre de chômeur/nombre d’actifs x 100. Il est d’environ 10% en
France, de nos jours.
Ce
n’est pas égal au taux d’emploi = nombre d’actifs occupés/sur l’ensemble
d’une population x 100.
Un
chômeur sur deux seulement perçoit une assurance chômage. Une situation de
chômage c’est une situation dans laquelle l’offre de travail est > à la
demande de travail. Un chômeur de longue durée est une personne qui est au
chômage depuis au moins un an.

A.
Le chômage classique
1.
Mécanismes
On
parle de chômage classique lorsque le chômage résulte d’un coup du travail trop
élevé.
-
Si le coup du travail s’élève au dessus de la
productivité des travailleurs, les entreprises n’embauchent pas. C’est ce qui
s’est passé entre 1975 et 1985. C’est une période où les salaires augmentent
plus vite que la productivité.
-
Si le coup du travail est trop élevé dans un
pays par rapport à un autre cela affecte les prix. Les entreprises sont
obligées de fixer des prix plus élevés et leur compétitivité prix diminue. Cela
entraîne une perte de part de marché, donc une baisse de production, donc des
licenciements (raisonnement de type néoclassique).
Théoriquement,
le coût du travail devrait spontanément s’ajuster à la baisse.
O >
D => W- => O- = D+
Les
rigidités empêchent les salaires de baisser. Elles les maintien à un niveau
artificiellement élevé. Les rigidités peuvent être :
ð
L’existence d’un salaire minimum : le
SMIC ; aux yeux des néoclassiques le SMIC est un facteur du chômage. Le
SMIC serait facteur de chômage car il est supérieur à la productivité de
certains travailleurs : les peu qualifiés et les jeunes.
ð
L’existence de syndicat : ils empêchent la
négociation entre employeurs et employés qui automatiquement ferait baisser les
salaires.
ð
L’existence d’une protection sociale : il
faut financer l’assurance chômage par des cotisations sociales qui constituent
un coût supplémentaire pour les employeurs.
2)
Politiques :
Quelles
sont les politiques adaptées à la lutte contre le chômage classique ?
Le
coût du travail à plusieurs composantes : il y a le salaire mais pas
seulement. Ici il s’agit d’agir sur les cotisations sociales patronales. C’est
ce que font les gouvernements successifs depuis les années 1990. L’État peut
également agir sur le SMIC. Les gouvernements depuis une trentaine d’années
cherchent à agir sur les coûts indirects du travail : il peut s’agir des
coûts d’embauche (recrutement, annonces) et coûts de licenciements (indemnités
de licenciement).
Ce
sont les politiques gouvernantes de nos jours.
3)
Limites :
ð
Leur efficacité reste limitée ;
ð
De possible effets pervers : quand on obtient
l’effet inverse de celui qu’on visait
-
il y a un risque de diminution de la demande de
travail
-
il y a un risque de la baisse du niveau de vie
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