(III) La
matière et l’esprit
Apparemment les deux termes
s’opposent. La notion de matière est aussi ancienne que la philosophie.
Abstrait : représenter seulement
par la pensée.
Esprit : ce qui s’oppose à la
matière et peut s’identifier aux idées, à la pensée, à l’intelligence et plus
généralement à l’ensemble des idées intellectuelles.
Concret : appréhender comme un
tout dans l’expérience sensible
Matière : vient du mot
materia : bois de construction désigne réalité physique extérieur à partie
de laquelle le monde tel qu’il s’offre à notre perception est construit. Dans
le langage courant on parle aussi de matière pour désigner le contenu de
quelque chose ; distinguer le contenu de la forme.
Est-ce qu’on doit rester dans une
opposition entre matière et esprit ? Est-ce qu’on ne peut pas envisager
quelles puissent se concilier ?
A. La matière dévaluée :
tradition idéaliste.
La matière est périssable alors que
l’on peut considérer que les idées perdurent. Il y aurait une supériorité des
productions de l’esprit sur la matière. La matière serait quelque chose
d’évanescent mais aussi de chaotique, de dépourvu d’ordre. Dans la tradition
idéaliste (Platon) on considère que seules les idées nous donne accès à la
vérité. Pour connaître ce qui est vrai, c’est à dire ce qui est conforme à la
réalité, il faut se fier à son esprit plutôt qu’à la sensibilité qui nous fait
percevoir la matière concrète. La matière peut nous éloigner de la vérité :
si l’on se fie à l’aspect extérieur de la matière, on peut avoir une représentation
faussée de la réalité (illusion d’optique). Platon imagine dans le Timée, qu’à
la formation de l’univers il y a un chaos de matière, sans aucun ordre, en
mouvement.
Pour Platon, le corps est le tombeau
de l’âme et philosopher c’est apprendre à mourir. Conception idéaliste qui
heurte le sens commun car on à l’habitude de se représenter la réalité du côté
du concret.
Berkeley (évêque et philosophe) :
théorie selon laquelle la matière, si l’on entend par la une substance
non-pensante extérieure à l’esprit, n’existe pas. Supposer qu’il existe une
matière comme une réalité physique extérieure à l’esprit c’est une idée qui
favorise l’athéisme.
Exister c’est être perçu : esse
est percipi.
B. Le matérialisme
À l’inverse de l’idéaliste, le
matérialisme considère qu’à l’origine de toute chose il n’y a non pas l’esprit
mais la matière. Conception représentée par deux philosophes : Démocrite
(460-370 av.jc) et son disciple Épicure (342/41-270 av.jc). Pour les
matérialiste de l’antiquité, il n’existe dans l’univers que le vide et les
atomes.
Pour Cicéron, Épicure à commis
l’erreur de dire qu’il y avait une déviation des atomes qui expliquait que ceux
ci au lieu de tomber uniquement verticalement vers le bas se réunissent et
s’agrègent entre eux pour composer des formes (Clinamen).
Selon Cicéron, l’imagination c’est une
faculté de forger des images d’une réalité en l’absence de cette réalité.
L’imagination est considérée comme une source d’erreurs ; cette
représentation d’inclinaison des atomes ne correspond pas à la réalité pour
Cicéron. Selon Épicure, l’esprit n’est pas la cause de ce qui se produit dans
l’univers matériel mais il est produit par la matière. Ce matérialisme nous
enseigne qu’il n’y a pas à craindre les Dieux. Cette absence de craindre est un
des remèdes pour parvenir au bonheur.
Les deux doctrines, idéaliste ou
matérialiste, repose sur des présupposés qu’elles ne peuvent pas expliquer.
Descartes, première vérité
indubitable : « je pense donc je suis. »
La question de la liberté est centrale
dans la l’allégorie de la caverne. La question de la vérité n’a pas seulement
une importance théorique et des enjeux théoriques ; elle est fondamentale
pour tout ce qui est du domaine de l’action, de la pratique. Il faut savoir
distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux.
Vérité : aletheia : lethé =
l’oubli. La vérité c’est ce qui sort de l’oubli/ ce qui cesse d’être dissimulé.
Elle consiste à un dévoilement. La vérité c’est une représentation conforme à
la réalité. Adéquation entre l’idée et la chose, entre l’idée et la réalité. La
vérité se situe dans le jugement que nous formons. Le jugement est une
opération intellectuelle qui affirme une propriété à propos d’un sujet.
Si la vérité dépend du jugement de
chacun, si c’est une construction de l’esprit, est-ce qu’il y a autant de
vérité que d’esprits qui jugent ? Doctrine du relativisme. Chaque individu
évalue selon ses propres critères le degré de vérité d’une affirmation. Chacun
détient ses propres critères pour juger de toute chose. Le problème avec cette
idée c’est qu’elle confond vérité et opinion. Cette conception relativiste
amènerait, poussé jusqu’à l’extrême, à une impossibilité pour les hommes de
s’entendre. La vérité est ce qui permet aux esprits de s’entendre. Cette
conception relativiste conduit les hommes à s’affronter sans forcement se
mettre d’accord. Elle prétend énoncer une vérité valable pour tous alors
qu’elle nie qu’il puisse en avoir une. L’art qui relie l’esprit à la
matière : vérité sensible.
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