mardi 10 juin 2014

Philo : Faut-il enterrer le passé ?

Faut-il enterrer le passé ?

Le temps est une dimension fondamentale de notre existence. Si nous agissons au présent nous héritons d’un passé et nous nous projetons dans le futur. Mais si le futur est porteur d’espoir et de promesses parce qu’il n’est pas encore et que nous pouvons le changer, le passé lui ne peut plus revenir. Faut-il enterrer le passé ? Est-il nécessaire de faire disparaître ce qui est révolu ? Il paraît à première vue indispensable de mettre à l’écart le temps qui est déjà écoulé, pour pouvoir se tourner résolument vers l’avenir. Est-il seulement possible pour les individus comme pour les sociétés de faire abstraction de leur passé ? Ne faut-il pas retenir du passé ce qui peuvent nous servir au présent ?

I. La nécessité de l’oubli

1. Le passé par définition ne revient pas donc la nécessité de l’enterrer tient à la nature même du passé ; comme le temps est irréversible il est impossible de revenir en arrière pour corriger le passé.
2. On ne peut éprouver, vis-à-vis du passé, que des regrets ou des remords. Or ces sentiments pèsent sur la conscience.
3. Selon Nietzsche, l’excès de sciences historiques est le signe d’une culture décadente qui a perdu toute dimension créatrice (« Il faut laisser les morts enterrer les morts »). L’obsession du passé selon lui s’explique par notre impuissance et notre peur face à l’avenir. Lorsque nous n’avons plus la force d’affronter le futur et son caractère imprévisible, nous nous réfugions maladivement dans le passé.
4. Le passé est un poids mort ; l’oubli est nécessaire tant pour les individus que pour les sociétés. C’est une question de survie. De plus, le passé peut avoir été le lieu de conflit qu’il vaut mieux oublier. Enterrer le passé c’est ce donner la chance d’une réconciliation ; c’est effacer les motifs de désaccord. On enterre aussi le passé comme on enterre la hache de guerre.

Néanmoins, quand on demande s’il faut enterrer le passé, on part du principe qu’on peut choisir librement de le faire mais est-ce seulement possible ?

II. Le passé, une dimension fondamentale de l’existence / L’impossibilité de l’oubli.

1. Nous n’avons pas le choix face au passé, il fait parti de notre identité. Sans souvenir du passé, sans traces du temps écoulé, l’individu perd la conscience qu’il a de lui-même. Il est désorienté.
2. Pour qu’il y ait une morale, il faut que l’individu garde le passé en mémoire. Il faut ne effet assumer les conséquences des actions commises dans le passé.
3. Sans histoire, sans passé, il n’y aurait pas non plus pour les sociétés de culture commune. Pour qu’il y ait une culture commune à l’ensemble d’une société, il faut qu’il y ait une transmission d’une génération à l’autre, de savoir-faire, de pratiques, de mode de vie, de connaissances…

Mais, si on doit totalement enterrer le passé, nous ne pouvons pas n’ont plus le conserver complétement et être submergé par lui. Que faut-il alors retenir du passé ?



III. Il faut retenir du passé ce qui peut servir au présent.

1. Pour l’individu, le passé peut être une source de sens. Le souvenir du passé peut ainsi nous aider à comprendre le sens de notre existence.
2. La psychanalyse, discipline fondée par Freud, va chercher dans le patient l’origine des symptômes dont il souffre. Le patient peut ainsi remonter aux causes de ses traumatismes et atténuer la douleur qu’ils provoquent. Il ne s’agit pas ici de supprimer le passé mais d’aider le patient à apprendre à vivre avec (enterrer ne signifie pas oublier). La psychanalyse, loin d’enterrer le passé, aide à le déterrer.
3. La science historique/ L’histoire monumentale, peut servir à glorifier le passé en racontant les actions illustres des grands hommes. Cette histoire nous présente des modèles dignes d’être imités et elle exalte la valeur de notre présent. La science historique permet aux sociétés de se donner une mémoire commune qui crée un lien plus fort entre les sociétés. Elle permet aussi de comprendre les causes des processus et des évènements, qui se déroulent au présent ; ainsi elle permet aux sociétés de se comprendre elle même et parfois également elle permet de tirer des leçons du passé.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire