Chapitre 6 :
Quels sont les fondements du commerce
international et de l’internationalisation de la production ?
Mondialisation économique :
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Internationalisation des échanges : essor
du commerce international ; les exportations et les importations.(I)
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Internationalisation de la production.(II)
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Internationalisation financière :
circulation de capitaux.
On traitera les deux premiers aspects de la mondialisation dans ce
chapitre.
I/ L’essor du commerce international
A) Constat : le commerce international c’est intensifié
L’objectif est de décrire les
principaux objectifs du commerce international :
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Forte progression du volume des échanges :
il y a trois faits importants.
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- Au XXe siècle le commerce international connaît un essor très
important (à partir de 1945) ; ce n’est pas la seule période de l’histoire
où l’on observe un essor du commerce international => entre 1948 et 2009, le
montant total des exportations et des importations à été multiplié par 6 en
volume.
- Une corrélation positive entre croissance mondiale et commerce
international. Plus le commerce international augmente, plus le taux de
croissance mondial est fort.
- Sous l’effet de cette augmentation des échanges, l’interdépendance
entre les pays s’est accrue. Les économies sont de plus en plus ouvertes. Le
taux d’ouverture est un indicateur qui vise à mesurer l’ouverture du pays
concerné au reste du monde : le taux d’ouverture de l’économie française
est passé de 20% en 1978, à 27% en 2008.
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Une transformation du type d’échanges :
aujourd’hui, la majorité du commerce international concerne des biens
manufacturés. Avant 1945, l’essentiel du ci concernait des matières premières.
Les échanges de services sont en plein essor : services financiers,
services de transport, e-commerce. Le commerce intra branche : même
catégorie de produits.
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Le commerce intra firme c’est également
développé. Les FMN/FTN : c’est une entreprise qui a au moins une filiale à
l’étranger. Ces entreprises entraine le commerce international. C’est à partir
de 1970 que ce commerce prend de l’effort.
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Évolution de la participation des différents
pays, aux échanges.
- Évolution du poids dans les échanges : un pays A n’exporte pas
autant qu’un pays B qui n’importe pas autant qu’un pays C…
Les
émergents asiatiques sont en train de faire croître leur participation au
commerce international. La Chine est devenu le premier exportateur mondial face
à l’Allemagne en 2009.
Les pays
du Moyen-Orient voit leur poids croître : pétrole.
Les pays
pauvres d’Amérique du Sud et d’Afrique. Ils restent marginalisés dans le
commerce international.
- Une nouvelle division internationale du travail (DIT) : c’est
une spécialisation des différents pays, dans un type particulier d’exportation.
Jusque dans les années 1960, on observait une DIT traditionnelle : pays du
Nord spécialisé dans l’exportation de produits manufacturés ; des pays du
Sud spécialisé dans l’exportation de matière premières. Les choses ont
changé : aujourd’hui, les pays d’Afrique et d’Amérique du Sud restent
spécialisé dans l’exportation de matières premières (Nigéria : exporte =
pétrole brut ; importe = carburant, automobiles). Les émergents exportent
des produits manufacturés simples (tee-shirt) et importe des produits
manufacturés. Les pays du Nord eux, produisent et exportent des biens
manufacturés à haute valeur ajoutée (USA et France : aéronautique). Il y a
eu transformation de la DIT mais la DIT traditionnelle n’a pas disparue.
B) Explications : les déterminants du commerce international
Il y a trois questions :
1° Pourquoi le commerce international s’est-il intensifié ?
2° Pourquoi les différents pays ce sont-ils spécialisés comme ils l’ont fait ?
3° Qu’est-ce qui explique le commerce intra-branche ?
1. Pourquoi le commerce international s’est-il intensifié ?
Le commerce international s’est développé parce que les entreprises
et les consommateurs y ont trouvé de l’intérêt.
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Il y a un gain à l’échange (conf. C).
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Le progrès technique à rendu le CI moins couteux
et plus facile.
- Biens : conteneurs standardisés : stockage et déplacement
mécanisés : accélération des embarquements sur les porte-conteneurs. Gains
de productivité dans les entreprises de transport. Baisse du prix du transport.
Diminution des coûts de transports pour les entreprises qui exportent ou qui
importent. Augmentation des exportations et des importations. Cela explique
alors en partie l’essor du CI.
- Services : le progrès technique c’est le développement des
moyens de communication (ex : internet).
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Libéralisation des échanges :
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- Multiplication des accords de libre-échanges : ce sont des
accords entre deux et plusieurs États, par lesquels ils s’engagent mutuellement
à supprimer les obstacles au commerce, entre eux. Les accords de libre-échanges
visent à abolir les droits de douanes. Les accords de libre-échange se sont
multipliés après la WW2. Depuis 1993, 350 accords de libre-échanges ont été
signés.
- Mise en place d’institutions internationales, chargées de promouvoir
le commerce international. C’est le cas de l’OMC (1995) héritière du GATT.
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Internationalisation de la
production (conf.II) : aujourd’hui les entreprises découpent leur
processus productif et le redistribue dans plusieurs pays (ex : Apple).
FMN :
entreprise qui a au moins une filiale et qui a réparti différentes étapes dans
différents pays : ex d’Apple : conception en Californie, assemblage
en Asie du sud-est. Il s’agit de la DIPP : division internationale du
processus productif (pas égal à la DIT). Cette DIPP crée des flux.
2. Pourquoi les zones géographiques se sont-elles spécialisées ?
DIT : spécialisation en trois zones ; pays du Nord ;
pays émergents ; pays du Sud.
a) La DIT s’explique par les avantages comparatifs… :
Si les pays ce sont spécialisés de la sorte, c’est parce qu’ils
disposent d’avantages comparatifs* (Ricardo).
La dotation factorielle (ressources naturelles, capital, travail)
d’un pays désigne la quantité et la qualité des facteurs de productions,
disponibles sur le territoire du pays, pour les producteurs. Un pays peut être
bien doté en ressources naturelles : terres fertiles, sous-sols avec
minerais abondants. La dotation factorielle spécifique dont dispose un pays, va
déterminer les choix stratégiques d’une entreprise. Ex : La Chine et
l’Inde ont un avantage comparatif pour la production de biens manufacturés
simples, du fait de leur main-d’œuvre abondante. Si les pays du sud sont
spécialisés dans la production de produits primaires (…) c’est parce qu’ils
disposent d’un avantage comparatif lié à leur dotation factorielle (ressources
naturelles abondantes). Si les pays du nord se sont spécialisés dans la
production de biens à haute valeur ajouté c’est parce qu’ils disposent
d’avantages comparatifs de biens de production et en travail (machines pointus,
personnel qualifié…).
b)…qui peuvent être donnés ou construits :
- donnés : ils peuvent être le résultat des hasard de la
géographie et de la géologie.
- Construits : Un avantage comparatif construit est le résultat de
politiques menées par les États (ex : pays asiatiques => spécialisation
de pays pauvres matières premières, à une spécialisation industrielles biens
manufacturés et produits électroniques). Changement de spécialisation
commerciale.
Aide à l’investissement ;
Aide à l’exportation ;
Pourquoi ces changements de
spécialisation ? Parce que toutes les spécialisation ne se valent pas (sur
le long terme une spécialisation industrielle engendre plus de croissance
qu’une spécialisation agricole).
Idée de montée en gamme : accumulation de capital de meilleure
qualité et de progrès technique.
3) Pourquoi existe-t-il un commerce intra-branche ?
La théorie des avantages comparatifs permet de comprendre l’idée de
commerce inter-branche. Ex : exportations d’automobiles françaises en
Allemagne et importation d’automobile allemande en France.
Il existe un commerce intra-branche car les entreprises ont des
stratégie de différenciation : au sein d’une même branche il n’y a pas
d’homogénéité des produits.
- Innovation ;
- Qualité ;
- Marque ;
Le commerce international permet des économie d’échelle : on
parle d’économie d’échelle plus la quantité produite est grande, plus le coût
unitaire de production est bas. Il devient rationnel pour une entreprise de se
spécialiser sur un type de produits et de les exporter.
Exportation => extension du marché => économie d’échelle.
C) Les avantages et les inconvénients du commerce international
Quelle politique commerciale faut-il souhaiter ? Libre-échange
ou protectionnisme ?
Libre-échange : politique commercial qui consiste à supprimer
les obstacles aux échanges commerciaux entre deux ou plusieurs États, dans le
but de faciliter le CI.
Protectionnisme : politique commercial qui consiste à mettre en
places des obstacles aux importations.
Depuis 1945, essor du libre-échange ; puis retour au
protectionnisme depuis la crise de 2008 … débat.
1. Les partisans du libre-échange : intérêts et limites du CI /
du libre-échange.
a. Intérêts :
- avantages pour les consommateurs :
=> baisse des prix donc hausse du pouvoir d’achat car : les
consommateurs ont accès à des produits importés qui peuvent être moins
chers ; les entreprises locales sont soumises à la concurrence
internationale ; les entreprises locales si elles peuvent exporter vont
bénéficier d’économies d’échelle.
=> hausse de la variété des produits car : le commerce inter
branche diversifie le type de produits auquel on accès les consommateurs ;
le commerce intra branche diversifie pour le consommateur le choix au sein d’une
même branche.
=> hausse de la qualité des produits vendus car : la
concurrence internationale pousse les entreprises à rechercher la compétitivité
hors-prix.
- avantages pour les producteurs :
=> permet aux entreprises d’exporter : extension de marché (augmentation
du chiffre d’affaire) ; économie d’échelle.
=> permet d’importer : réduire certains coûts de
production ; transferts de technologie.
=> Création d’une incitation à l’efficacité. Ce retrouver sous la
pression de la concurrence internationales : rechercher des gains de
productivité ; recherche de l’innovation.
- Facteur de croissance :
=> Facteur de la croissance mondiale : les avantages du CI
pour les consommateurs stimulent la demande ; accroissement de l’offre
mondiale ; corrélation positive entre l’augmentation des exportations
mondiales et l’augmentation du PIB mondial.
=>Facteur de croissance pour chacun des partenaires de
l’échange : Ricardo partisans du libre-échange. Le CI permet au pays de se
spécialiser sur leurs avantages comparatifs ; dans chaque pays les
facteurs de production sont utilisés au mieux ; avec la même quantité de
facteurs dans chaque pays ont produit plus.
b. Limites :
- Effets ambivalents sur l’emploi :
Exportation
=> extension marché => plus d’emploi ; mais avec le CI :
destruction d’emploi. Donc coût sociaux : les pouvoirs publics voient
leurs coûts augmenter : chômage, reconversion…Cependant tout dépend du
solde entre emploi crée par le CI et emploi détruit par le CI.
- Une pression à la baisse sur les salaires :
Le travailleur
peu qualifié en France est plus cher que l’ouvrier chinois qui est capable de
réaliser les mêmes tâches. Les droits sont moindres pour les travailleurs
chinois également. Dumping social : concurrence déloyale. Des études
montrent que l’impact négatif du CI sur les emplois non-qualifiés est bien
moindre que la pression exercée par la substitution du capital au travail
(remplacement d’ouvriers par des machines).
C. Des effets ambivalents
Quelles sont les conséquences de l’internationalisation de la
production : sur les pays d’accueil ? Sur les pays d’origine ?
Sur la division internationale du travail ?
1. La géographie des IDE :
IDE : Investissements Directs Étrangers : acquisition de moyens
de production, par une entreprise du territoire A sur le territoire B ; ce
peut être par le rachat d’une entreprise étrangère (ex : Renault / Dacia)
ou par la création de chaîne de production à l’étranger (ex : Renault en
Turquie).
En 2011, 73% des IDE proviennent des pays développés.
IDE sortant : assez grande stabilité.
IDE entrant :
2. Conséquences contrastées pour les pays d’accueil :
Quelles sont les conséquences des IDE pour les pays qui les
reçoivent ?
Effets sur l’emploi : moins de chômage
C’est un facteur de croissance. Cela apporte également des recettes
fiscales ; de quoi financer de la recherche développement ou encore des
infrastructures. Il y a des effets cumulatifs : un IDE en attirant un
autre. Quand une entreprise étrangère s’implante dans un territoire cela
signale aux autres que le territoire est propice aux investissements :
effet de signal.
Les IDE ne profitent que partiellement aux pays où ils s’implantent.
Un IDE rentrant va stimuler le PIB mais pas forcement le PNB.
Dépendance que crée l’implantation de ces IDE envers les entreprises
qui réalisent ces IDE : une FMN qui s’implante au Mexique, cela crée de
l’emploi mais ça rend tout un territoire dépendant de cette entreprise ;
hors elle peut s’implanter ailleurs.
Les IDE augmente la demande de travail et donc le prix.
3. …pays d’origine
Des destructions d’emploi quand ces IDE correspondent à des
délocalisations. Cela diminue le PIB ou ne l’augmente pas.
Si elles réduisent leurs coûts de production, les entreprises peuvent
diminuer leurs prix : augmentation du pouvoir d’achat local et
augmentation de la production.
4. L’internationalisation de la production à des effets sur le
commerce international :
Deux effets : quantitatif et qualitatif.
Quantitatif : l’internationalisation de la production stimule le
commerce international. L’exploitation d’avantage comparatif d’un pays le
renforce. Modification de la DIT : quand une entreprise américaine décide
d’implanter ses ateliers de développement en Inde plutôt qu’en Europe, cela
modifie la DIT.
II.
l’INTERNALISATION DE LA PRODUCTION
A.
Les FMN ont des objectifs classiques, mais des moyens spécifiques.
(Suite)…Les
FMN réalisent des IDE (investissements directs à l’étranger) : c’est
l’acquisition de moyens de production à l’étranger, soit en rachetant des
moyens de production déjà existants, soit en créant des moyens de production.
Cela suppose un flux de capital ; ce ne sont pas des placements.
B.
Les déterminants de la localisation des FMN.
Qu’est-ce qui détermine les choix
d’implantions des FMN ? Qu’est-ce
qui détermine les choix de localisation des FMN ?
Trois
séries de motifs dans les choix d’implantation :
-
Les avantages comparatifs : ils permettent
d’orienter la DIPP (division internationale du processus productif) des FMN.
Les FMN tirent parti des avantages comparatifs des différents pays pour
organiser leur processus productif. Les pays disposent d’avantages comparatifs
liés à leur dotation factorielle. Les pays émergents asiatiques par exemple,
disposent d’un travail peu qualifié et abondant : avantage comparatif dans
les activités industrielles simples (assemblages) ; les pays du nord eux
disposent d’un travail qualifié abondant, stock de capital important et
technologies avancée => Industrie. Cela permet aux FMN de décomposer leur
processus de production afin de tirer simultanément parti des avantages
comparatifs de différents pays.
Les
FMN peuvent implanter leurs activités d’exécution, par opposition à leurs
activités de conception, dans les pays qui disposent d’une main d’œuvre peu
qualifié et peu coûteuse. Ex : Apple qui conçoit ses produits en
Californie mais qui localise son assemblage en Chine. Les FMN ont la
possibilité de réduire les coûts du travail ; cela permet une augmentation
de la compétitivité prix. On a ainsi une augmentation de la demande.
Comment mesurer les coûts du travail ?
La
comparaison des salaires ne suffit pas ; il ne suffit pas de comparer le
salaire horaire d’un travailleur chinois et d’un travailleur français pour
décider de s’implanter en Chine car le salaire est plus bas. Il faut aussi
prendre en compte la productivité des travailleurs.
Ex :
deux pays A et B ; dans le pays A un salarié coûte 20$ par heure et dans
le pays B 3$ par heure. Mais dans le pays B les travailleurs sont 10 fois moins
productifs que dans le pays A. Ainsi dans le pays B il faut 10 travailleurs
pour produire une unité contre 1 travailleur dans le pays A. Ainsi il vaut
mieux payer un travailleur 20$ de l’heure dans ce cas précis.
Instrument
de mesure : coût unitaire du travail : (salaire / valeur ajoutée)
(Salaire
x L) / Valeur ajoutée
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