La
religion est-elle une menace pour l’État ?
Selon
Locke, la pratique ostentatoire d’une religion peut représenter un danger pour
l’État. En elle-même, la pratique religieuse, du strict point de vue de
l’individu, ne paraît pas menaçante. Ce n’est pas par hasard si l’auteur
utilise la comparaison avec le bain. Ce qui relève de la sphère privée ne peut
susciter de conflit dans l’espace public. La croyance religieuse concerne avant
tout les croyants ; c’est un rapport intérieur du croyant à Dieu. Mais la
religion est aussi une institution sociale. La pratique religieuse peut donc
unir les Hommes qui peuvent ainsi acquérir un pouvoir menaçant pour
l’État ; or l’État est un organe de pouvoir destiné à assurer l’ordre et
la stabilité de la société. Si la société se divise en différentes communautés
religieuses, qui chacune vont chercher à user de leur influence, alors c’est
l’ordre et la stabilité de la société qui sont en danger. D’où la justification
selon Locke d’une contrainte de l’État sur le croyant. Il doit non seulement
légiférer, c’est à dire étiqueter des lois qui imposent des obligations, mais
aussi sanctionner pour que ces lois puissent être appliquées. Le paradoxe du texte c’est que pour que les
différentes communautés religieuses puissent coexister entre elles et ce
tolérer les unes des autres, il faut que l’État ce montre intolérant à l’égard
de certaines pratiques.
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