La raison et le réel
Comment l’Homme peut-il connaître et
comprendre le réel ? Que puis-je connaître ? Comment appréhender la
réalité peut importe ce qu’elle est ?
Réel : res : chose / ce qui
est.
La raison est une faculté ; elle
est universelle qui permet de distinguer ce qui est vrai et ce qui est faux et
elle permet de bien juger la réalité. La raison ici à un sens théorique ;
on parlera de rationalité et de ce qui est rationnel (un discours rationnel est
un discours ordonné par la raison). Dans un sens moral on parlera plutôt de ce
qui est raisonnable.
Les philosophes ce sont demandés si la
raison était première face au réel ou si c’était le réel qui instruisait la
raison (a priori : indépendamment de toute expérience de la réalité).
Expérience = confrontation avec la réalité ; c’est le vécu (on parle
de l’expérience sensible : expérience que nous pouvons avoir de la réalité
grâce à l’usage de nos cinq sens). Est-ce que la raison est issue de notre
expérience ? Ces deux positions adviennent à l’opposition de deux notions
philosophiques.
Le rationalisme qui est une conception
qui considère que la raison est la principale source de vérité, quelle existe
indépendamment du réel ; elle dispose donc des outils qui lui permette de
rendre compte du réel avant même de faire l’expérience de cette réalité.
Principe de non-contradiction : une proposition de peut pas être vrai et
fausse en même temps : tiers exclu => deux propositions qui s’opposent,
l’une au moins et nécessairement vraie. Grand représentant du
rationalisme : Descartes : « Je pense donc je suis. » Selon
lui, la raison est première et a des idées innées.
À cette conception du rationalisme
s’oppose une autre conception qui est l’empirisme. L’empirisme vient du latin
emperia qui signifia l’épreuve, donc par voie de conséquence l’expérience.
Selon cette conception, nous ne pouvons avoir des idées que parce qu’on a déjà
été confronté à l’expérience. Le principe de causalité serait alors née de
notre expérience. Le problème avec l’expérience, et les empiristes le
reconnaisse (David Hume), c’est qu’elle peut varier et elle est singulière.
Donc le savoir issu de l’expérience est fragile et l’Homme n’est jamais certain
d’aboutir à une vérité qui soit universelle et nécessaire. Dans ce cas,
l’empirisme peut mener à un scepticisme mesuré alors que le rationalisme a
tendance à pencher vers le dogmatisme (présenter des vérités comme absolument
incontestables).
I. DÉMONSTRATION :
Celui qui démontre ne se contente pas
de montrer. La démonstration cherche à délivrer un jugement qui soit vrai et
met en œuvre une rigueur de raisonnement qui manque à l’esprit qui est
simplement crédule. D’après Leibniz, la démonstration est un « art
d’infaillibilité ». Art de ne jamais se tromper et de conduire son esprit
de manière à lui éviter de tomber dans l’erreur. La démonstration est l’outil
privilégié du scientifique.
Démontrer implique un enchainement
entre les propositions qui se succèdent selon un lien logique et qui va aboutir
à établir la vérité d’une conclusion. Quand on démontre, c’est que l’on montre
à partir de conclusions précédentes.
Syllogisme : type de raisonnement
privilégié dans les sciences. Il est composé de trois propositions : la
majeure, la mineure et la conclusion. Ex : tous les Hommes sont mortels,
Socrate est un Homme, donc Socrate est mortel. Le syllogisme découle d’une
nécessité logique. Les deux premières propositions étant admises, l’esprit ne
peut pas faire autrement que de reconnaître la vérité de la proposition qui en
découle.
Lorsque l’on démontre à quelqu’un
quelque chose, on laisse l’autre libre d’acquiescer ou pas, car il peut
contrôler notre démarche. Ce n’est pas la démonstration qui génère la
preuve : la preuve est extérieure (ex : présence de Dieu =>
miracles).
Concret : ce qui est perceptible dans
toute la richesse de ses déterminations.
Abstrait : ce qui est isolé par la pensée.
La démonstration assure la validité de
la forme du raisonnement mais ne garanti pas que le contenu est vrai. Un axiome
(maths) c’est une proposition qui est admise comme évidente mais qui ne peut
être démontré. Par exemple, par un point extérieur à une droite on ne peut
faire passer qu’une parallèle à cette droite. L’évidence c’est ce qui s’impose
immédiatement à l’esprit mais qui ne peut-être démontré. Cela fait l’objet
d’une intuition : saisir d’un seul coup d’œil immédiatement une vérité. La
vérité est quelque chose sur laquelle les esprits s’accordent. Il y a des
intuition sensibles (pas toujours juste) et des intuitions intellectuelles
(ex : axiome d’Euclide) qui portent uniquement sur des objets abstraits et
correspond à un acte de l’esprit. L’expérimentation est une expérience concrète
guidée par un raisonnement démonstratif.
La démonstration a ses limites et tous
nos raisonnements ne sont pas nécessairement démonstratifs : tous les
Hommes sont des fleurs, Socrate est un Homme, donc Socrate est une fleur =>
première proposition fausse : démonstration fausse => Limite.
Tous nos raisonnements sont-ils démonstratifs ?
Selon David Hume, tous nos raisonnements portant sur des faits ne sont pas des
démonstrations. Par exemple, il est impossible de démontrer que le soleil se
lèvera ou qu’il ne se lèvera pas demain. Si l’évidence du levé de soleil nous
empêche de penser que celui-ci pourrait ne pas advenir, ce n’est pas en raison
d’une démonstration mais d’une simple inférence qui résulte d’une habitude et
d’un constat que nous faisons par expérience. Une inférence, c’est un mode de
raisonnement par lequel on conclu d’une idée à l’autre. Ici nous sommes à ce
point habitué aux relations entre certains phénomènes, que nous établissons des
relations de causes à effets dans ces phénomènes (causalité). De l’habitude
vont résulter des liaisons constantes, des associations entre nos idées. La
connaissance de la relation entre les causes et les effets n’est acquise en
aucun cas par des raisonnements à priori, cela provient au contraire de notre
expérience qui nous montre des objets particuliers dans une liaison constante. Selon
Hume, l’expérience qui montre n’est pas moins riche que la démonstration. Il ne
faut pas confondre démonstration et expérimentation. L’expérimentation est une
expérience d’un type particulier ; c’est un dispositif matériel qui est
destiné à contrôler la validité d’une hypothèse. Donc l’expérimentation est
bien intégrée à un raisonnement démonstratif mais elle demande de faire appel à
autre chose qu’à la simple démonstration. La démonstration nous assure bien de
la validité du raisonnement quant à sa forme ; elle manifeste le pouvoir
de l’Homme qui à partir de sa seule raison est capable de penser correctement,
avec justesse. Pour que je puisse m’assurer de la vérité du contenu de la
démonstration il faut que je mette en relation ma pensée avec le réel. Cette
confrontation avec la réalité s’opère grâce à l’expérience, le problème étant
que même si cette expérience est nécessaire, elle n’est pas pour autant
toujours fiable. L’expérience sensible peut me tromper. Par exemple elle peut
me conduire à faire certaines inférences par habitude ; inférence qui
peuvent se révéler être fausse. L’expérience sensible de plus, est toujours
singulière : elle ne peut pas me conduire à fonder des vérités
générales ; elle varie selon les circonstances et les individus. Il peut
aussi y avoir des illusions.
II. INTERPRÉTATION :
Pourquoi interprète-t-on et qu’est ce
qu’on interprète ? N’interprète-t-on pas à défaut de connaître lorsqu’on
ne connaît pas ? On interprète là ou l’explication échoue. Expliquer c’est
rechercher les causes. On interprète quand il y a une multiplicité de sens et
quand l’action n’est pas univoque. L’interprétation se retrouve surtout dans el
domaines des sciences humaines. La psychanalyse : interprétation des
rêves. L’interprétation montre que la raison n’est pas la seule source de sens.
On peut interpréter ce qui est irrationnel. Interpréter c’est révéler un sens
qui n’est pas évident. L’interprétation est inséparable de la compréhension.
C’est déchiffrer un signe. Il peut y avoir du sens là ou il n’y a pas de
cohérence. La psychanalyse paraît confondre interprétation et explication.
Freud laisse de côté d’autres types de significations que le rêve pourrait
avoir ; réactions physiologiques. Selon Freud, la psychanalyse a une
efficacité thérapeutique pour soigner les névroses. Tout comme les lapsus et
les actes manqués, le rêve à des significations suffisamment équivoques pour
qu’il puisse recevoir plusieurs interprétations. La signification attribuée à
un signe reste malgré tout, sujette à caution. Est-ce qu’au lieu de clarifier,
l’interprétation ne rajoute pas de l’obscurité. Si toutes les interprétations
sont possibles, elles peuvent véhiculé aussi bien de … que de l’erreur
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