SES chap. 5: document 1, 2
et 3 sur les tables de mobilités
2. Comment se servir d’une table de mobilité ?
a. Lire les données
DOC 2/
(PCS du père c’est la PCS du père
de l’homme interrogé)
(PCS du fils c’est la PCS de
l’homme interrogé)
D’abord je cherche les 100%
ensuite qu’ont-t-ils en commun ? Parmi ces 100 individus, quelle est la
particularité des 22 ? En France en 2003, sur 100 fils d’employés, 22 sont
devenus cadres et PIS. Deuxième possibilités : En France en 2003, 22% des
fils d’employés sont devenus cadres. Troisième possibilité : La
probabilité de devenir cadre ou PIS pour un fils d’employés est de 22% en
France en 2003.
CAS PARTICULIER : La colonne
ensemble regroupe tous les enquêtés. Par ex : Sur 100 hommes de toutes
origines sociales, 19 sont devenus cadres. Deuxième possibilités : en
France en 2003 19% des hommes sont des cadres. Troisième possibilité : en
France en 2003 le pourcentage qu’un homme devenu cadre est de 19%.
DOC 3/
Sur 100 hommes interrogés 9 sont
des fils d’employés. L’ensemble est une approximation de la structure sociale à
l’époque des pères.
Entre les deux générations, la
structure sociale s’est transformée. La classe ouvrière a diminué malgré
qu’elle soit toujours majoritaire.
Sur 100 hommes ayant un père artisan…,
22 sont devenus cadres et PIS.
Sur 100 hommes ayant un père de
toute origine sociale, 11 sont devenus employés.
Sur 100 artisans, 29 ont un père
artisan.
En France en 2003, 8% des hommes
interrogés sont fils de cadres.
B) Analyser les données
On s’intéresse principalement aux
tables de destinée (DOC 2)
-Comparaison dans une même
colonne
Sur l’ensemble des employés,
combien ont connu une trajectoire de mobilité sociale ? Combien sont-resté
immobiles socialement ?
17% des fils d’employés sont resté
employés, donc c’est la part des fils d’employés qui n’ont pas connu de
mobilité sociale. 83% des fils d’employés occupent une autre place que leur
père.
Quelle est la destinée sociale la
plus fréquente pour chaque PCS ?
Mobilité ascendante ou descendante ?
50% des fils d’employés
connaissent une trajectoire de mobilité ascendante (PI et cadres et PIS).
Quand on change de position
sociale mais qu’on reste dans la même position hiérarchique, c’est une mobilité
sociale stable/horizontale.
Trajet court : quand on
monte d’un seul cran.
Trajet long : quand on monte
de plusieurs crans dans la position sociale hiérarchique.
On observe que la destinée la
plus fréquente, c’est la mobilité sociale. Cependant, la mobilité sociale n’est
pas toujours ascendante. Les trajets de mobilité les plus fréquents sont les
courts.
-Analyse des lignes
Quand
on analyse les données sur une même ligne dans une table de destinée, on peut
se poser la question suivante :
-
La probabilité de devenir x est-t-elle la même
pour les fils de y, z… ? C’est donc la question de l’égalité des chances.
-
Les
chances d’accéder à une position sociale donnée dépend-t-elle de l’origine
sociale ? Si non, nous sommes dans une situation d’égalité des chances.
-
La société française est-t-elle parfaitement
fluide ? Une fluidité sociale parfaite est une situation théorique où la
probabilité d’accès à une position sociale est la même pour tous les individus
quel que soit leur origine sociale = égalité des chances. C’est donc une
situation où la position sociale d’un individu ne dépend pas de la profession
du père, de l’origine sociale.
Si la fluidité était totale, on
devrait avoir le même chiffre partout. Si dans une société, nous avons 19% des
cadres en moyenne, on devrait avoir le même chiffre dans toutes les colonnes
(19%).
En France, ce n’est pas le cas,
la fluidité est imparfaite. Les chances de devenir cadre sont 5 fois plus élevées
pour les fils de cadre que pour les fils d’ouvrier.
Pour chacune des lignes le
maximum est sur la diagonale. C’est-à-dire que la probabilité pour les fils de
x de devenir x…
Deux arguments pour montrer qu’il
n’y pas d’égalité des chances :
-On
regarde les lignes et on compare
-
On regarde le maximum de la diagonale
c. comparaison dans le temps (DOC
4)
La position des 100 dans le
tableau ne sert pas à voir si nous sommes dans le tableau des destinées ou
celui des recrutements.
La mobilité sociale s’est-t-elle
accrue entre 1977 et 2003 ? Est-ce que la fluidité s’est accrue ?
En 1977, 60% des fils d’ouvrier
deviennent ouvriers. La mobilité sociale est minoritaire. 40% seulement
deviennent autre chose. En 2003, 54% sont devenus autre chose, la mobilité
sociale s’est donc accrue.
La fluidité sociale s’est-t-elle
accrue entre 1977 et 2003 ?
L’écart s’est maintenu entre les cadres
et les ouvriers. En 1977, un fils de cadre a 12 fois plus de chances de devenir
cadre qu’un fils d’ouvrier. Alors qu’en 2003, un fils de cadre a 5 fois plus de
chance de devenir cadre qu’un fils d’ouvrier.
Donc l’inégalité des chances a
diminué mais est toujours présente. Globalement, on se rapproche de l’égalité
mais il faudrait 2 siècles à notre société pour connaître une parfaite égalité
des chances.
3) Plusieurs limites de ces tableaux :
-
Les tables de mobilité nous renseignent
seulement sur les hommes. Il existe des tables spécifiques pour les femmes car
elle ne se calcule pas de la même façon...
-
Les comparaisons internationales sont difficiles
avec ce genre de tableaux. C’est un outil français. Au Royaume Uni on utilise
une autre classification.
On aurait pu poser d’autres
questions avec des tranches de revenus qui aurait permis la comparaison
internationale mais pas de voir la position sociale.
-
La mobilité observée dans ces tableaux serait
différente avec une autre
classification. Elle dépend des catégories utilisées.
B/ SYNTHESE : une société mobile mais pas
parfaitement fluide
1 : La société française
permet la mobilité sociale.
-
Certes certains individus restent socialement
immobiles. Ex : en France certains fils ont la même place que leur père. (
46% des fils d’ouvriers sont eux-mêmes ouvriers)
- mais la mobilité sociale est non seulement
possible mais c’est la destinée majoritaire. Quel que soit leur origine
sociale, les individus qui occupent une position sociale différente de leur père
sont majoritaires. Ex : 54% des fils d’ouvriers sont devenue autre chose
que des ouvriers. Une seule exception à cette règle : les fils de cadres
mais c’est une exception qui confirme la règle car c’est une position
favorisée.
- la mobilité
sociale tend à s’accroître. 40% des fils d’ouvriers seulement restent ouvriers
en 2003 alors qu’en 1977 c’était 60%. En 1983, 43% des hommes et des femmes
occupaient une position sociale identique à leur père. En 2003, la proportion
est de 40%.
2 : Les trajets de mobilité
sont multiples mais le plus souvent courts.
-
La mobilité sociale peut être horizontale.
Ex : 12% des fils d’ouvriers sont devenus ouvriers et 26% des fils
d’employés sont devenus ouvriers. Donc, ils ont changé de PCS mais restent des
salariés d’exécution, il garde la même position sociale.
-
Quand elle est verticale, la mobilité sociale
peut être ascendante où descendante. Ex : 33% des fils de professions
intermédiaires sont devenus cadres. A l’inverse 26% des fils de cadres sont
devenus ouvriers ou employés. Au total, les trajets de mobilité sociale sont
ascendants le plus souvent.
-
Les trajets de mobilités sont le plus souvent
courts (quand il accède à une position sociale proche de celle de son père).
Ex : 23% des fils de professions intermédiaires sont devenus cadres alors
que 10% des fils d’ouvriers sont devenus cadres.
3 : la société française est
loin d’être parfaitement fluide.
-
En France nous ne sommes pas dans une situation
d’égalité des chances. Ex : les chances d’accès à la position sociale
cadre est plus élevé quand on est fils de cadres : 53% que quand on est
fils d’ouvriers 10%. En fait la chance de devenir X est plus élevée quand on
est fils de X plutôt que Y ou Z.
-
Comme la mobilité observée, la fluidité sociale
tend à s’accroître mais à un rythme lent. Un fils d’ouvriers a 12 fois moins de
chance de devenir cadre en 1977. Il a 5 fois moins de chances qu’un fils de
cadre en 2003, l’inégalité des chances a donc diminué mais à ce rythme il
faudrait près de deux siècles pour que la destinée sociale ne dépende plus de
l’origine sociale.
II/
Moteurs et freins de la mobilité sociale.
Qu’est-ce qui permet et freine la
mobilité sociale ? Pourquoi y at-il des inégalités sociale ?
A)
LA transformation de
la structure sociale explique une part de la mobilité observée.
1.
Rappel
La structure de la société
française a connu des transformations après la seconde guerre mondiale :
-Il
y a moins d’indépendants (PCS 1 et 2)
-Les
salariés d’encadrements augmentent (PCS 3 et PCS 4)
-les
salariés d’exécution soit les « catégories populaires » restent la
même proportion (PCS 5 et 6) mais il y a moins d’ouvriers et plus d’employés.
2. Ces transformations sont visibles dans
les tables de mobilités.
Dans les tables de recrutement,
on présente la structure sociale des pères. Cette transformation de la
structure sociale a engendré de la mobilité sociale. Elle en est la cause.
La position sociale des individus
dépend notamment de leur position dans la production (de l’emploi qu’ils
exercent Chap.4). La position qu’exerce un individu ne dépend pas seulement de
ses désirs ni de ses capacités. Elle dépend des opportunités professionnelles
que lui offre l’économie du moment où ils se présentent sur le marché du
travail. Or, l’économie n’offre pas les mêmes emplois d’une génération à
l’autre.
Ex : 3 générations d’hommes dans le Nord
Pas de Calais. Le premier est né en 1900
et rentre sur le marché du travail en 1920. Sur le moment c’était les mines de
charbons. Il devient donc mineur. Il a un fils qui nait en 1930 et rentre sur
le marché du travail en 1950. A cette époque les mines de charbons tournent à
pleins, il devient donc mineur comme son père. Celui-ci a aussi un fils qui
nait en 1960 et rentre sur le marché du travail en 1980. Les mines de charbon
ont fermé dans le nord pas de calais car les concurrences se font sentir et les
réserves s’épuisent. Cet homme doit donc trouver un autre secteur d’emplois
dans une autre ville. En 1980, il peut devenir infirmier car les hôpitaux
publiques se développent, il peut devenir technicien informatique. Cet homme
connait donc un trajet de mobilité ascendante car il est profession
intermédiaire.
On est bien la face à une
mobilité sociale engendrée par la disponibilité des emplois sur le marché du
travail. Une partie de la mobilité sociale observée dans les tables aujourd’hui
est donc le résultat d’une transformation de la mobilité sociale entre la
génération des pères et la génération des fils.
Ex : En 2003, plus de fils d’ouvriers
deviennent cadre qu’en 1977. Il y a plus de fils d’ouvriers qui deviennent
profession intermédiaires en 2003 qu’en 1977. Pourquoi ?
Car il y a plus d’emplois de cadre
aujourd’hui qu’avant. Une partie des fils d’ouvriers ont été
« chassée » de la PCS 6 par la raréfaction des emplois dans celle-ci
et « aspirée » vers les PCS 3 et 4 du fait de l’augmentation du
nombre d’emplois d’encadrement.
Conclusion : les transformations
économiques modifient la structure des emplois disponibles, ce qui modifie la
structure sociale ; et la transformation de la structure sociale engendre
des flux de mobilité. C’est ce qu’on appelle la mobilité structurelle.
Engendrée par la modification de la structure sociale.
B)
Le rôle ambivalent
de l’école
L’école est un facteur de
mobilité sociale mais elle n’a pas pleinement égalisé les chances. L’école contribue à maintenir l’inégalité des
chances.
1.
La démocratisation
de l’école a accrue la mobilité sociale en France
-Rappel : il y a un lien
fort entre le niveau de diplôme et la position sociale.
Diplôme + => emploi qualifié
=> rémunération et prestige + => position sociale +
-L’école s’est démocratisé
(processus de démocratisation scolaire). L’accès à l’école s’est élargie, elle
est ouverte socialement. Au milieu des années 70, c’est le collège qu’on
démocratise avec la création du collège unique. Dans les années 80-90, c’est la
démocratisation du lycée et de l’enseignement supérieur. L’école est aujourd’hui
beaucoup plus ouverte socialement qu’il ne l’était il y a 50 ans.
Ex : 5% des enfants d’ouvriers nés avant
1929 ont le bac. 50% dans les années
1980.
Cette démocratisation est le
résultat de plusieurs politiques scolaires.
-Cette démocratisation de l’école
a accrue la mobilité sociale :
-
elle a permis des trajets de mobilité sociale ascendante pour les enfants issus
des classes moyennes et des catégories populaires. L’école a permis à un plus
grand nombre d’enfants d’ouvriers de devenir cadres.
-cette
mobilité sociale n’aurait pas été possible s’il n’y avait pas eu de
démocratisation de l’école. Elle a accompagné la transformation de la structure
sociale. L’économie française a créé des emplois qualifiée, ce processus a
permis de les remplir.
-la
démocratisation de l’école a accrue non seulement la mobilité sociale mais
aussi la fluidité sociale. L’école a contribué à réduire les écarts.
2. Les limites de l’ascension sociale par le
diplôme : le paradoxe d’Anderson
Le niveau de diplôme n’est pas le
seul critère de la position sociale. ON peut avoir un niveau de diplôme
supérieur à celui de son père et une position sociale inférieure. (Voir Doc 7).
Ex : Sur 100 hommes ayant un niveau de
diplôme supérieur à leur père, 7 ont une position sociale inférieure.
L’obtention d’un niveau de
diplôme élevé ne garantit pas l’accès à une position sociale élevée. Pour ces
individus, on parle de déclassement. On parle aussi d’individus qui ont un
emploi moins élevé que celui requis par leur diplôme.
Anderson est un sociologue
américain des années 1960.
L’explication tient de la
démographie. Le nombre de diplômés de l’enseignement supérieurs a augmenté plus
vite que le nombre d’emplois d’encadrement du coup il y a eu un déclassement
pour certains individus.
Le paradoxe d’Anderson est très
controversé. Est-ce qu’il faut déduire que les diplômes de l’enseignement
supérieurs valent moins qu’avant ? Certains pensent que oui.
Inflation scolaire (Marie
Durut-Bellat): le rendement social des diplômes diminue. Un bac+4 gagne
toujours moins qu’un bac+5 mais l’écart se resserre.
Cependant, certains contestent
cette thèse. Éric Maurin en fait partie. Il dit qu’il y a toujours un écart de
rémunération en fonction du niveau de diplôme même s’il se resserre. Il y a toujours
une corrélation entre le taux de chômage et le niveau de diplôme (plus on est
diplômé, moins on a de chances d’être au chômage).
3. L’école peut contribuer à la reproduction des
inégalités sociales
L’école malgré elle contribue par
certains mécanismes à l’inégalité des chances. La réussite scolaire en France
reste liée à l’origine sociale.
Taux d’obtention au bac :
Il
y 50 ans aujourd’hui
45% 90% enfants
de cadres
5% 45% enfants d’ouvriers
Certes les enfants d’ouvriers qui
obtiennent le bac sont beaucoup plus nombreux aujourd’hui qu’il y a 50 ans mais
les enfants de cadres qui obtiennent le bac sont beaucoup plus nombreux aussi
donc l’écart persiste.
Conséquence : l’école reproduit les inégalités sociales.
Pourquoi y-a-t-il des inégalités de réussite sociale en fonction de
l’origine sociale ?
Deux thèses s’affrontent :
Raymond BOUDON / Pierre BOURDIEU
-
Raymond BOUDON :
théorie développé dans le livre « l’inégalité des chances », 1973
Boudon cherche à expliquer
l’inégalité des chances d’accès aux positions sociales les plus élevées en
fonction de l’origine sociale. S’il y a cet écart c’est parce qu’il y a un
phénomène d’autolimitation des ambitions scolaires dans les familles des
catégories populaires. Les familles font chaque année un calcul en ce qui
concerne la scolarité de leur enfant, chaque année les familles comparent des
gains et des coûts : le gain d’une année d’étude supplémentaire et le coût
d’une année d’étude supplémentaire (fourniture logement étudiant, frais d’inscription,
de transports etc.) et l’entrée plus tardive sur le marché du travail donc
l’aide financière. Le gain d’une année d’étude supplémentaire pour la famille
est que ça rapproche la famille de ses objectifs en ce qui concerne la destinée
des enfants. Ce calcul-là toutes les familles le font mais elles ne font pas le
même en fonction de leur position sociale. Une année d’étude supplémentaire
coûte moins chers pour les cadres que pour les ouvriers par rapport aux
revenus. L’estimation des gains, elle aussi varie. Le gain d’une année d’étude
supplémentaire est moindre pour les ouvriers que pour les cadres. Une année
d’étude supplémentaire ne représente plus un gain pour une famille ouvrière à
partir du moment où le fils ou la fille a obtenu un diplôme qui lui permet d’accéder
à une position sociale plus élevée. Alors que dans les familles de cadres, les
parents sont plus exigeants du fait de leur propre niveau d’étude.
-
Pierre Bourdieu :
« Les héritiers » (Doc 8)
Il observe lui aussi une
inégalité des chances entre enfants d’ouvriers et de cadres et il pointe lui
aussi le rôle de l’école. Cependant, il propose une autre explication :
1)
Les inégalités d’accès au diplôme en fonction de
l’origine sociale ne sont que marginalement le résultat des inégalités de
capital économique (revenus et patrimoines). Le capital économique joue peu
dans la réussite scolaire de leur enfant. IL montre qu’à niveau de diplôme égal
des pères, il y a peu de différence de réussite pour les fils en fonction du
niveau de revenus des pères.
2)
A l’inverse, à revenus égal, le niveau de
diplôme du père a un effet massif sur la réussite des enfants, il est beaucoup
plus déterminant pour la réussite scolaire des fils que leur niveau de revenus.
En effet, les parents peuvent aider leur enfant plus longtemps à l’école. Les
inégalités de réussite scolaire s’expliquent par les inégalités de capital culturel. Bourdieu parle là de toutes
ressources culturelles qui pourraient donner un avantage (bibliothèque, la
maîtrise de la langue française écrite, la connaissance du système scolaire, la
culture générale etc.). Ce capital culturel est inégalement réparti entre les
familles et c’est lui qui va donner des inégalités de réussites scolaires entre
les enfants. Les attentes de l’école notamment linguistique, les attentes
parentales ne sont pas les mêmes dans les familles de cadres. Ex : le
niveau linguistique plus soutenue chez les cadres. On demande aux enfants de
choisir une orientation dont les parents ont une idée reçue. D’une part, il y a
les enfants d’employés qui n’ont pas d’autres ressources que l’école pour
réussir à l’école et d’autre part, les enfants de cadres qui ont l’école et le
capital culturel. Il y a donc une familiarité avec l’école pour les enfants de
cadres qui est donc le fruit d’une socialisation familiale (à l’école les
enfants de cadres jouent à domicile alors que les ouvriers jouent à
l’extérieur.) Ainsi, les enfants de cadres héritent d’un capital culturel qui
donne un avantage et qui se transmet.
3)
Il y a d’autres mécanismes sociologiques par
lesquelles l’école contribue à l’inégalité des chances, par exemple les
stratégies familiales quant au choix de l’établissement, en particulier ces
stratégies d’évitement de certains établissements, les stratégies d’entre soi
etc.
Donc il y a l’autolimitation des
ambitions, le capital culturel, et enfin les choix d’établissement.
C)
Le rôle ambivalent
de la famille
1.
La mobilisation
familiale pour la réussite scolaire
L’école est un facteur de
mobilité sociale ; elle permet d’accéder à des positions sociales plus
élevée. Les parents font d’importants efforts pour la réussite sociale de leurs
enfants, C’est vrai également dans les catégories populaires. Les enquêtes
sociologiques montrent qu’il n’y a pas de démission parentale. Certes les
moyens de ces familles populaires, pour soutenir la scolarité de leurs enfants
sont moindres (moins de ressources matérielles et moins de capital économique
et culturelle) mais on emplois des moyens souvent efficace pour soutenir la
scolarité des enfants. Il y a d’autres moyens que l’argent et la culture :
on s’intéresse à leur scolarité, le contrôle social parental (fréquentations…),
les filles étant plus contrôlée que les garçons mais les filles réussissent
mieux le bac que les garçons et les mentions sont plus fréquentes chez les
filles. L’allégement du travail domestique est un moyen pour les enfants de se
concentrer totalement à leur travail. Cet allégement est plus valable pour les
garçons que pour les filles. Les garçons ont moins de liberté dans
l’enseignement supérieur que les filles et celles-ci sont déchargées de leur
travail domestique.
Quand ces efforts-là sont
payants, ils permettent l’accès aux enfants d’ouvriers à l’enseignement
supérieur et donc la mobilité sociale de ces enfants issus de ces milieux populaires.
L’efficacité de ces aides est
cependant limitée :
-
Les familles aisées mettent en place des
stratégies du même genre
-
Les familles populaires ont tendances à limiter
les ambitions de leurs enfants
-
Le diplôme permettra toujours d’accéder à des
positions plus élevées (paradoxe
D’Anderson)
2.
L’aide familiale à trouver un emploi
La mobilisation des familles est
d’autant plus forte en cas d’échec scolaire car il faut lui trouvé un emploi.
Les familles mettent au service
de leurs enfants leur capital social (= avantage social donné par l’ensemble de
ses contacts è
réseau social). Les familles populaires mobilisent aussi leur réseau social au
moment de trouver un stage, une période de chômage etc.
Cependant, le capital social est
plus faible que celui des cadres car il reste interne au milieu ouvrier. Ce
capital donne ainsi accès à des emplois du même type. Donc l’utilisation du
capital social de la famille populaire a pour effet paradoxal de contribuer à
une inégalité sociale.
Par ailleurs, le capital social
qui est au service d’un individu n’est pas seulement celui de la famille. C’est
aussi celui que l’individu se constitue par les loisirs etc.
Les couples sont soit homogames
(venant du même milieu social) ou soit hétérogames venant deux milieux sociaux
différents). Quand il est hétérogame, le choix du conjoint provoque une
mobilité sociale.
Le sens de la mobilité sociale
est différent selon les sexes. Le mariage modifie d’avantage l’identité sociale
des femmes que celles des hommes car celle des hommes est un vecteur spécifique
pour celle des femmes. C’est une mobilité sociale spécifique pour les femmes.
Dans les couples hétérogames, les
femmes tendent à choisir un conjoint occupant une position sociale supérieurs à
la leurs. Le mariage reste une stratégie de mobilité sociale.
Les limites :
-
L’homogamie reste encore forte en France
-
Les trajets de mobilité engendrée par
l’hétérogamie sont généralement courts. Les couples composée d’un homme ouvrier
et d’une femme cadre et le contraire représente 1% seulement des couples en
France
Conclusion :
1) La mobilité sociale est
possible en France
2) Elle n’est pas toujours
ascendante
3) elle est généralement courte
4) Il n’y a pas pleine fluidité
sociale
5) des institutions qui
permettent la mobilité sociale (école, famille) font aussi l’effet inverse. Ce
sont les mêmes institutions qui poussent vers le haut et vers le bas à la fois,
ce sont aussi des facteurs de reproductions sociales.


