Chapitre
2 : Comment expliquer
l’instabilité de la croissance ?
INTRODUCTION :
La
production en France a augmenté à long terme : c’est la croissance
économique. (cf. ch1) On observe qu’à
cours terme la croissance fluctue (accélération, récessions...). La croissance
n’est pas linéaire, elle est irrégulière, instable.
OBJECTIFS :
Comprendre les facteurs qui font varier la croissance économique.
- Décrire
les fluctuations ;
- Conséquence
de ces fluctuations.
I-
Constat : la croissance est instable.
A)
Les fluctuations de la croissance…
Instable :
marqué par d’importantes fluctuations.
Fluctuations :
variations du taux de croissance annuel du PIB, à court terme.
Schéma 1
Expansion
=phase d’accélération de la croissance : la production augmente de plus en
plus vite.
Ralentissement = situation de
diminution du taux de croissance => production augmente moins vite.
Récession =
taux de croissance du PIB < 0. Elle suit une situation de ralentissement de
la croissance.
Reprise = le taux de
croissance devenu < 0 durant la récession redevient > 0.
On
appelle parfois dépression une récession sévère, qui
dure.
Exemple empirique tiré du document
2 :
-expansion :
1983 => 1986 ; passage de +2% à +5%.
-ralentissement :
1988 => 1991 ; passage de +5% à +1%.
-récession :
2008 => 2011 ; passage de 0% à -3%.
-reprise :
1975 => 1977 ; passage de -1% à 5%.
On
appelle cycle la
succession d’une séquence d’expansion, ralentissement, récession et reprise.
(On revient au point de départ)
MÉTHODE :
1) NE
PAS EXPLIQUER : DÉCRIRE
2) JE
CHIFFRE CE QUE J’OBSERVE
B)
… peuvent avoir des conséquences négatives.
1-
Les conséquences d’une récession :
Une
récession est une diminution de la production (ex : Grande Dépression /
Crise des Subprimes) => le taux de croissance du PIB est négatif.
Conséquences
des récessions :
- Aggravation
du chômage : le travail est un facteur de
production ; si les entreprises produisent moins elles ont donc moins
besoin de travail, elles embauchent moins ou elles licencient. Cela détruit des
emplois et aggrave le chômage.
- Diminution
des revenus : les
revenus proviennent de la production ; aussi bien ceux du travail, que
ceux du patrimoine. Les revenus primaires sont la rémunération d’une
participation à la production (ex : un individu qui reçoit un salaire, le
reçoit parce qu’il a contribué à la production par le travail qu’il a fourni à
l’entreprise / Un individu qui reçoit un dividende, le reçoit parce qu’il a
apporté du capital à une entreprise).
- Baisse
des profits : profits =
chiffre d’affaire – coûts de production. En situation de récession les profits
des entreprises diminuent car le chiffre d’affaire diminue.
- Baisse
des recettes fiscales : (sommes
que l’État collecte par l’intermédiaire des prélèvements obligatoires :
prélevés sur les revenus primaires, sur les profits des entreprises). => Si
il y a baisse des revenus et baisse des profits, il y a baisse des recettes
fiscales. Si il y a baisse des recettes fiscales, l’État va soit diminuer les
dépenses publiques pour éviter un déficit public, soit s’endetter pour financer
un déficit public.
Illustration Empirique (cf. doc
3) :
Q1)
En France entre 2010 et 2011, le PIB a augmenté de 2% (en volume).
En
France, en 2011, 22% des actifs de 15 à 24 ans sont au chômage.
En
2011, en France, le déficit public représente 5 % du PIB.
Une corrélation : - positive =>
quand A s’élève B s’élève ; quand A diminue B diminue.
- négative => quand A augmente B diminue
(a contrario).
Quand
le taux de croissance augmente, le déficit public diminue. Il y a une
corrélation négative entre taux de croissance et déficit public.
Les
recettes fiscales augmentent et certaines dépenses publiques diminuent.
Inversement quand le taux de variation du PIB diminue, les déficits publics
augmentent.
Quand
le taux de croissance augmente, le taux de chômage diminue => et inversement.
En période d’expansion le chômage recule ; en période de ralentissement le
chômage avance => corrélation négative.
2-
Les conséquences d’une « surchauffe » :
Les
phases d’expansion peuvent elles aussi avoir des conséquences négatives. Elles
peuvent entrainer une « surchauffe ». Une augmentation excessive de
la production engendre de l’inflation.
Illustration (cf. doc 4) :
Pendant l’expansion des 30 Glorieuses
=> accélération de l’inflation => situation de surchauffe.
Une phase d’expansion peut créer de
l’inflation : c’est une situation durant laquelle les entreprises
accroissent leur production ; pour produire plus elles ont besoin de plus
de facteurs de production ; si c’est facteurs de production (L et K) ne
sont pas suffisamment abondants, la demande de travail augmente, la demande de
matière première augmente, la demande de machine augmente. => Le prix des
facteurs augmente ; donc les coûts des entreprises s’élèvent. Pour
préserver leurs profits les entreprises augmentent leur prix de vente.
Une expansion peut engendrer de
l’inflation si les facteurs de production ne sont pas disponibles en abondance.
Pendant les 30 Glorieuses, le taux de chômage est faible.
Les effets négatifs de l’inflation sont
multiples :
- Si
les revenus n’augmentent pas aussi vite que les prix le pouvoir d’achat des
ménages diminue : les ménages s’appauvrissent.
- Si
les prix augmentent dans un pays mais pas dans les autres, la compétitivité des
prix diminue.
II- Explications : plusieurs facteurs qui sont
susceptibles de faire fluctuer la croissance économique.
A)
Les fluctuations de la croissance peuvent être provoquées par des chocs de
demande.
Choc de demande : désigne tout évènement
ayant pour conséquence une variation soudaine de la demande globale, elle même
entrainant une variation de la production.
Demande globale : désigne la quantité totale de biens et de
services achetée par les agents économiques sur une période donnée et sur un
territoire précis. Elle regroupe trois opérations économiques :
-
la consommation :
quantité de biens et services achetée par les ménages pour satisfaire leurs
besoins ; (Demande intérieure)
-
l’investissement :
le montant total des achat de capital fixe, réalisé en un an, pour l’essentiel
par les entreprises ; (Demande intérieure)
-
les
exportations : les marchandises produites par les entreprises peuvent être
vendues à des ménages, à des entreprises locales, où encore vendues à des
agents économiques du reste du monde. (Demande extérieure)
NB : on distingue parfois une autre
composante de la demande globale ;
ð
La demande publique :
c’est-à-dire les achats de biens et de services faits par une administration
publique.
La demande globale est susceptible de varier
d’une année à l’autre. Un choc de demande est un événement qui fait varier la
demande pour une autre raison que celle du prix.
On distingue deux types de choc de
demande :
· Les chocs de demande négatifs : c’est
n’importe quel événement autre qu’une variation prix qui réduit la consommation
des ménages, et/ou l’investissement, et/ou l’exportation.
Comment expliquer le ralentissement de la
croissance chinoise après 2008 ?
En 2008 et 2009, on retrouve un récession sévère
en Europe et aux Etats-Unis : le pouvoir d’achat est réduit alors => l’importation de produit chinois
ralenti => la croissance chinoise ralentie également.
Des politiques d’austérité peuvent engendrer
des chocs de demande négatifs. Alors que la production semble être reparti à la
hausse après 2009, la croissance ralenti de nouveau : suite logique d’une
politique d’austérité menée en Europe => les États diminuent leurs dépenses
pour réduire leur déficits et réduire leurs dettes. Les États achètent alors
moins de biens et de services aux entreprises.
· Les chocs de demande positifs : c’est
tout événement qui fait varier à la hausse sur un ou deux ou trois des facteurs
de la demande globale.
Ex : le gouvernement chinois autorise
les entreprises à exporter.
Conséquence : les entreprises chinoises
entrent sur de nouveaux marchés ; les exportations augmentent fortement
(elles explosent) : entre 1988 et 2008, les exportations chinoises sont
multipliées par 30. Le Pib chinois est multiplié par 10.
Une politique de relance à précisément pour
but de créer un choc de demande positif : stimuler la demande globale en
augmentant les dépenses publiques.
Ex : le New-Deal de Roosevelt dans les
année 1930.
TD (vendredi 11 octobre) :
PIB
+ M + DELTA S = C + I + X
Dépense
de consommation finale = consommation (C)
FBCF
= investissement (I)
Exportations
(X)
Importations
(M)
Variation
de stocks (delta S)
En
France entre 2010 et 2011, le PIB a augmenté de 1.7%. C’est une fluctuation de
la croissance. C’est une phase de reprise car en 2009, la France est en période
de récession. Les cinq premières lignes expliquent la contribution de chacun de
ces éléments par rapport à la dernière. L’augmentation de la consommation a
contribué à 0.2 points de la croissance du PIB entre 2010 et 2011. Lorsque l’on
est face à un chiffre positif, cela veut dire que le phénomène a fait augmenter
le PIB ; au contraire, si il est négatif, le phénomène fait freiner
l’augmentation du PIB. Évidemment, les deux mécanismes ce combine. L’augmentation
des importations a réduit l’augmentation du PIB. Un signe - dans le tableau ne
signifie pas une diminution du phénomène (- sur la ligne des importations
signifie une augmentation,
+ signifie une diminution). Quand les importations diminuent, c’est
souvent synonyme de crise.
Entre
2008 et 2009, la diminution des stocks explique 1.2 points de la diminution du
PIB.
Suite
cours :
C-) Les fluctuations de la croissance peuvent être
provoquées par le «cycle du crédit ».
Idée
générale : les activités financières ont un effet sur la production de
biens et de services. Les économistes distinguent deux univers
économiques : la sphère financière (banques, compagnies d’assurance,
marchés financiers) ; la sphère réelle (production de biens et de
services).
-théorie
du cycle du crédit : les récessions sont aggravées par le comportement des
banques. C’est une suite d’étapes (4) :
ð Phase
d’expansion économique : les anticipations des agents économiques sont
optimistes. Dans ces phases d’optimisme, les agents économiques s’endettent
(entreprises : investissent ; les ménages : consomment). Cela
stimule la croissance car la demande augmente. C’est un cercle vertueux :
augmentation de la production, optimisme, augmentation de la demande.
ð Cet
optimisme peut mener à des comportements financiers imprudents. Des
comportements de prêts imprudents ; dans ces phases d’optimisme les banque
prêtent à des agents économiques qui ne sont pas solvables (elles sous-estiment
les risques). Ceux empreintes sont également imprudents : on voit
apparaître des comportements spéculatifs => on empreinte plus seulement pour
investir mais également pour revendre à un prix plus élevé plus tard.
(Ex : Sub Primes). L’endettement augmente trop. Une bulle de crédit se
forme. Cette situation peut-être alimenté par les banques centrales.
ð L’éclatement
de la bulle : on passe d’une situation où on prêtait sans précautions, à
une situation ou on ne veut plus prêter ; d’une situation ou ceux qui ont
empreinte ne peuvent plus rembourser leur dettes et où ceux qui prêtent ce
mettent à douter de la solvabilité des emprunteurs. « Crédit de
Crunch » = éclatement d’une bulle de crédit = restriction du crédit.
ð Cette
crise financière s’étend à l’économie réelle par le canal de la demande. La
restriction du crédit limite la consommation et surtout l’investissement de
l’entreprise. Si la demande s’effondre, la production va chuter. On entre alors
en récession. (Récession de 1929 et récession de 2008/2009).
-Exemple :
les crises de 1929 et de 2008/2009 s’expliquent par les mécanismes du
« cycle du crédit ».